Le carrefour des cultures est un espace dédié à la rencontre et à l'échange culturel, l'idée étant de présenter des regards croisés portés sur le pays de l'autre, par des Ghanéens de passage ou installés en France, par des Français de passage ou installés au Ghana. Etonnement, ravissement, déception,... Pas de message particulier, simplement mieux se connaître, pour mieux se comprendre, apprendre l'un de l'autre, avancer ensemble.
Pour inaugurer cette page, nous avons donné carte blanche à Eugenia Abankwah, étudiante ghanéenne à Toulouse. Rencontrez également Andrew et Mark, deux jeunes Ghanéens partis à la découverte de la culture française dans le cadre d'un programme d'échanges culturels internationaux.
Je m’appelle Eugenia Abankwah et je suis étudiante à 'Langue Onze', une école de langues située à Toulouse, en France. Actuellement je suis en dernière année d'études à l’Université du Ghana où j’étudie le français et la linguistique. Toutefois, je suis en France pour une année, afin d’améliorer ma communication orale en français premièrement, et ensuite pour approfondir ma connaissance de la langue française. Par la suite, je voudrais devenir traductrice-interprète pour des organisations internationales.
J’ai remarqué que Toulouse est une belle ville, avec des gens sympas et un climat très agréable. On dit que la vie, c’est toujours une lutte. Mon séjour en France a été un grand défi pour moi, ayant vécu tant de situations difficiles : la solitude, la rencontre de gens avec des idées divergentes, la difficulté de m’adapter à ma colocataire, survivant avec assez peu de ressources financières, cherchant un travail temporaire, etc. C’est très simple quelquefois avec ces difficultés de déprimer. Pourtant, grâce à Dieu j’ai été capable de surmonter mes problèmes et même de tirer des leçons de ces expériences. Ce n’est pas facile d'apprendre le français, mais avec la détermination et le travail dur, on peut arriver à tout. Je peux dire maintenant que je m’exprime mieux qu'avant, je commence même à penser en français. C’est un défi formidable et une expérience gratifiante de parler en classe et dans les rues, l’argot et le français informel et formel. Je vous invite à visiter ou bien étudier ici à Toulouse, ‘La Ville Rose’. C’est un bon endroit pour trouver des cultures différentes et se sentir à l’aise d’où que l’on vienne.Andrew Benneh et Mark Koffie, originaires de Sunyani et d'Accra respectivement, sont arrivés en France en septembre 2007, parmi d'autres jeunes des quatre coins du monde, pour découvrir une année durant les différents aspects de la vie culturelle française tout en participant de façon bénévole à divers chantiers organisés par "Jeunesse et Reconstruction", la branche française de la célèbre organisation internationale d'échange de jeunes dans le monde entier ICYE (International Cultural Youth Exchange).
Après une première semaine parisienne d'adaptation à la vie française, accompagnée de visites de la capitale, Mark et Andrew sont partis à la découverte du sud de la France. Mark a débuté cette aventure au 'Coral', un lieu de vie accueillant des personnes en difficulté sociale et/ou mentale à Aimargues près de Nîmes. Il y a vécu et travaillé pendant trois mois. Ce n'était pas facile, car le centre était relativement isolé, et Mark ne parlait pas un mot de français.
Andrew et lui sont désormais accueillis par la communauté Emmaüs : ils aident au quotidien, en participant comme les compagnons aux différents travaux qui animent la communauté, et bénéficient en contre-partie du logement, de la nourriture, d'argent de poche et de cours de français. Mark socialise avec la communauté Emmaüs de Montauban, dans le Tarn-et-Garonne, alors qu'Andrew est intégré à la vie communautaire d'Escalquens, près de Toulouse. Ils s'adaptent progressivement à la vie sociale en France (un peu renfermée à leur goût), apprennent le français en accéléré au quotidien (pas toujours académique...), quant à la nourriture ah là là... la si réputée gastronomie de notre pays ne les fait pas saliver : trop de pain, trop de sauces fades, et ces viandes saignantes... Le mal du pays a fini par les gagner, jusqu'à leur rencontre avec SANKOFA et la communauté ghanéenne de Toulouse, juste avant Noël. Enfin se ressourcer, puiser une nouvelle énergie dans la chaleur des fêtes ghanéennes assorties de plats épicés, de musiques familières, enfin parler le twi !
Cette expérience d'échange culturel représente pour eux une occasion unique d'élargir leur horizon et leur perception du mode de vie en Europe, souvent idéalisé en Afrique. ‘Choc culturel’ ? Pas dans le sens de l'expression pourtant, mais la distinction entre un pays dit développé et un pays en développement est maintenant claire à leurs yeux : la richesse du premier ne fait pas forcément le bonheur des gens (dont ils regrettent la froide attitude parfois), alors que la pauvreté du second contraste avec le caractère chaleureux des habitants, heureux de vivre quelque soit leur quotidien. Andrew et Mark souhaitent que d'autres jeunes Ghanéens puissent comme eux avoir l'opportunité de vivre cette réalité.